Un peu d'histoire

Lors de la déportation des Acadiens en 1755, plusieurs familles dispersées s'installent sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à quelques milles de la Ville de Trois-Rivières.

Une partie de ce territoire, qui était autrefois une ramification de la paroisse de Saint-Grégoire-le-Grand, est aujourd'hui désigné par le nom de Saint-Célestin.

Le 13 juillet 1849, une requête est signée par 96 francs-tenanciers et transmise à Mgr Joseph Signay, afin qu'un prêtre vienne s'établir dans la communauté. Comme les routes ne sont guère carrossables et qu'il est difficile de parcourir des distances qui peuvent atteindre jusqu'à 8 kilomètres afin d'assister aux offices religieux, un curé en permanence serait la solution idéale.

L'érection canonique est signée le 4 juillet 1850 par l'Archevêque de Québec, Mgr Flavien Turgeon, alors que le lieutenant-gouverneur, Lord Elgin, décide de l'érection civile le 2 novembre. La paroisse de Saint-Célestin doit son nom au Pape Célestin 1er, qui vécut au cinquième siècle.

C'est l'abbé Joseph Calixte Marquis, ordonné prêtre en 1844 et vicaire de Saint-Grégoire-Le-Grand, qui se voit offrir la cure de Saint-Célestin. Il occupera cette fonction pendant près de 25 ans. Il fut un véritable missionnaire colonisateur et toute sa vie durant, il souleva de nombreuses controverses alors qu'il fut l'un des principaux artisans de la fondation du diocèse de Nicolet et de la communauté des Soeurs de l'Assomption.

Ce n'est qu'à son arrivée définitive dans la paroisse, en 1854, que les travaux de construction du presbytère et de l'église sont entrepris. Toutefois, l'église n'est achevée qu'en 1861, puisque les plans initiaux ont dû être modifiés en cours de route, compte tenu de la faiblesse du sol. La première messe à y être chantée par Mgr Marquis s'est déroulée le 13 octobre 1861.

Le 25 novembre 1896, le village se dissocie de la paroisse de Saint-Célestin et devient autonome (bien que l'on ignore cependant ce qui a provoqué la rupture entre ceux-ci). Cette nouvelle entité est désignée sou le nom d'Annaville, en l'honneur d'une relique de Sainte-Anne que Mgr Calixte Marquis rapporta de l'un de ses nombreux voyages outre-Atlantique.

Le 17 janvier 1910, le feu se déclare à l'étage supérieur de l'église paroissiale. Comme l'incendie semble impossible à circonscrire, les citoyens s'empressent de sauver le plus grand nombre d'accessoires religieux. Malheureusement, le bâtiment sera une perte totale.

Les travaux visant la construction d'une seconde église sont entrepris dès 1910 et le Curé Édouard Brunelle y célèbrera la Grand Messe le 18 octobre 1914. Toutefois, un nouveau malheur frappe les paroissiens de Saint-Célestin en 1946.

Le 20 juin 1946, la petite manufacture d'Édouard Jutras est en flammes. L'incendie se propage et rase trois magasins, quatre maisons, laissant ainsi 8 familles sur le pavé. Malgré l'arrivée abondante de volontaires et l'intervention des pompiers de Drummondville, il est impossible de maîtriser l'incendie en raison des équipements désuets dont la municipalité disposent et d'une pénurie d'eau qui vient paralyser tous les efforts.

Vers quatre heures du matin, alors que le fléau semble dissipé, la population aperçoit l'église qui flambe. Des efforts titanesques sont déployés pour éviter une nouvelle catastrophe mais en vain. L'église sera complètement détruite une nouvelle fois.

Dès lors, les autorités votent une série de mesures afin d'améliorer le réseau d'aqueduc et rendre plus efficient le système de protection contre les incendies (pose de bornes d'incendie).

Finalement, la construction de l'église telle qu'on la connaît aujourd'hui débutera au cours de l'année 1967 et comme de nombreux contretemps surviennent en cours de route, Mgr Martin procédera à sa bénédiction solennelle le 20 septembre 1970